La Revue d'Esthétique en ligne
A l’occasion de ce numéro, Alexandre Mora a mis en musique le poème « L’Écho d’un souffle » de Qiuhan Tu. Cette collaboration est déclinée à rebours du geste créatif, en trois temps, comme autant d’approches du souffle. D’abord le morceau dans sa version la plus brute, puis la partition dont la lecture est une expérimentation du rythme à part entière, enfin le poème, dont le souffle, son essence, prend sa source dans sa version originale chinoise à découvrir à la toute fin de l’article.
Qui a fermé portes et fenêtres
Laissant le cœur étouffé
Comme un espace fermé
Qui a tué le vice par la vertu
Pour ensuite réaliser
Que la gorge était violemment serrée
Respirer et pleurer
Ne peuvent pas se faire en même temps
Et toi, tu tends la main vers le second
Des fragments, comme des ombres
Couvrent la surface du corps
Dissimulent chaque centimètre de secrets
Ne te débats plus, ma chérie
Les soucis, le temps, la vie
S’écouleront comme de l’eau
Tu le crois ?
是誰用善殺死了惡
才發覺咽喉被緊緊扼住
呼吸和流淚
不可兼得
而你把手伸向後者
無數個片段 如陰影
覆蓋身體的表層
藏著秘密的每一寸
不要掙扎了 親愛的
煩惱 時間 生命
都會像水一樣地流過去
妳相信嗎
Alexandre Mora est doctorant en langue et littératures françaises du XVIIIe siècle en cotutelle entre l’Universidad del País Vasco (UPV/EHU) – Espagne et l’University of St Andrews – Royaume-Uni. Ses recherches portent sur La Violence dans la fiction pornographique de la seconde moitié du XVIIIe siècle (1741 – 1800) et le Marquis de Sade en particulier. Il est également violoniste baroque et chef d’orchestre et de chœur de plusieurs ensembles instrumentaux et vocaux.
Qiuhan Tu écrit des poèmes en chinois et en français, explorant la richesse du bilinguisme dans le cadre de ses recherches universitaires au sein du Master Littérature et Création à l’Université Clermont Auvergne. A côté de sa collaboration musicale avec Alexandre Mora, la thématique du souffle lui a inspiré le poème « Régulation » que nous invitons le lecteur à découvrir.
