Les photographies de Valentine Oncins furent exposées à la galerie Phén(o), 11 rue de la Fontaine à Montpellier du 3 juin au 3 septembre 2023.
Porte ouverte à l’effacement du monde, la nuit est une place forte de
l’Ouvert. Elle est un livre blanc, à raturer à coups de traits, puis à inventer
La nuit gomme le monde, le recrée. Fille de Dieu, la nuit est son œil
Lumineux, l’être s’éclaire de l’intérieur.
La lune et l’étoile égarée s’écartent pour lui laisser avaler la nuit comme seule
éternité
La mémoire épèle les poèmes « Le jour et la nuit », puis « La nuit et le jour »,… avec les ombres de Rilke, Michaux, Soupault… qui occultent nos ténèbres
L’écriture nuite, non, elle nuit. Nuire est un lieu commun. Au contraire, Nuit est ce possible singulier, inespéré
La nuit, les êtres la portent dans leurs dos. Elle redessine le poids de leurs nuages à l’envers
Avec la nuit de leur enfance sans landau, les êtres flanchent et dévalent l’escalier du pire
De nuit, toute prise est sans erreur. Capturer l’inconscient des fleurs, le mouvement des réverbères, esseulés le jour et maîtres la nuit, leurs halos se rejoignant et s’entrelaçant enfin
Notte rime avec Rage à l’approche du jour qui exécutera la sentence du devoir et de l’ennui
Ordalie et écume à la bouche, les êtres s’enterrent dans le bruit diurne
Au papier de reprendre ses droits avec les mots pâles qui traînent au sol
Valentine Oncins est Maître de Conférence HDR en Arts Plastiques à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne. Écrivaine et photographe elle a publié récemment et entre autre L’Art de l’Entre-deux aux éditions l’Art-Dit en 2021.